19 Septembre 2006
Francisco et Isabelle, Lundi 3 octobre 2005, 7h30
Murray semble grognon et allume clope sur clope, là bas sur le ponton. Un gars drôlement marqué pour son âge.
Quel temps de cochon!
Elle est là, debout contre le poteau, près de la poupe. Elle semble plus calme que l'autre jour. Elle ne m'a pas vu. Je me résous à l'aborder.
-Bonjour, excusez mon audace de vous adresser la parole. Je m'appelle Paco. Votre anecdote de l'autre jour m'a amusé. Cependant j'eus adoré en entendre la chute.
-Bonjour, je m'appelle Za. Vous m'avez vue complètement bourrée, et vous me voyez à présent très embarrassée.
-La chute, je vous en conjure. Je ne pense qu'à ça tous les jours.
-Vous avez de drôles de pensées.
-Allons, Za, ne m'abandonnez pas. Vous avez devant vous un être en manque.
-Vous m'agressez presque !. Quel manque de décence de la part d'un étranger! D'accord, je reprends mon propos. Cependant, je vous demande dorénavant de ne plus m'adresser la parole.
-D'accord, Za. Je brûle d'entendre le dénouement et je me soumets à votre volonté.
-Je reprends donc: La promenade passe devant l'enclos des poules. Comme par hasard, deux poules, une rousse et une blanche sont là : - J'adore ces poules, ce sont sûrement d'excellentes pondeuses !! - Ah ça, répond le paysan, surtout la rousse. - Et la blanche ? - La blanche ? (songeur...) la blanche également... Toutes les bêtes, de couleur blanche ou rousse, sont passées en revue au cours de cette promenade, avec toujours cette réponse étrange du paysan. N'y tenant plus, le type demande alors : -Quel est donc votre secret ? Pouvez-vous démêler ces propos nébuleux ? -Pour sûr, répond le paysan, toutes les bêtes rousses, celles que vous avez vues au cours de cette promenade, je les possède toutes. -Ah bon, je comprends à présent ! Et les bêtes blanches ? Les blanches ? (songeur...), les blanches également. Paco regarde Za et ne prononce aucun mot. Le bateau a traversé le cours d'eau sans encombre et déjà, Murray lance les amarres.