Rédigé par Gino Gordon et publié depuis
Overblog
Jeudi soir, Bastia
Elle est debout, un peu saoule et provocante, sur la terrasse du bar et fume une cigarette. Il se lève et la pousse avec violence, la pourchasse dans la rue. Elle a cinquante ans et elle est humiliée devant trente paire d'yeux. Lorsqu'il l'a suffisamment éloignée de son champ de vision, il revient rejoindre son groupe d'amis. Il est très élégant. Sa colère est froide. Il est livide. On ne soupçonne pas autant de violence. Tout le monde se connaît à la terrasse du bar et personne n'a levé les yeux. Les conversations reprennent. Elle s'est réfugiée dans sa voiture et je la vois pleurer. Une femme lui apporte des cigarettes, s'assoit à côté d'elle et tente de la consoler. Puis la voiture démarre et s'éloigne. Je suis resté accroché à ma petite cuiller. La scène a été très rapide. Tout le monde sur la terrasse semblait savoir de quoi il retournait. Sauf moi.